Depuis quelques années, le digital s’invite dans le prêt-à-porter et commence à révolutionner la manière de voir le passage à la cabine d’essayage. Si la garde-robe virtuelle en est encore à ses balbutiements, le phénomène change en profondeur le service client des grandes enseignes.

Une autre manière de considérer sa garde-robe

De plus en plus, le consommateur accepte la virtualisation des produits, notamment celle des vêtements. C’est ainsi, par exemple, qu’une application comme MyDressing a pu voir le jour: elle permet de digitaliser sa garde-robe et de la personnaliser en fonction de ses goûts, d’associer les différentes pieces pour obtenir facilement de nouvelles tenues que l’on peut ensuite partager sur les réseaux sociaux.

Le digital affecte également la manière d’essayer des articles, et cela de manière encore plus frappante. Les cabines d’essayage virtuelles ne sont plus un mythe et permettent aux clients de changer de tenue en un clin d’œil au moyen de la réalité augmentée. Chaque article est digitalisée et mis à disposition des potentiels acheteurs qui à l’aide d’une caméra se voient instantanément revêtus des tenues choisies avec la possibilité de comparer les différentes alternatives et de les partager à leurs amis afin de les aider dans leur choix. Il suffit de toucher l’écran tactile pour changer de couleur ou de taille et recréer l’expérience en magasin chez soi.

Améliorer l’experience en magasin et non la remplacer

L’expérience en lieu de vente ne se trouve pas pour autant affaiblie par ces nouvelles pratiques. Les clients ne veulent pas encore que le prêt-à-porter soit disrupté et les enseignes l’ont bien compris : les cabines d’essayage physiques convertissent à hauteur de 67%. Loin d’être enterrés, les points de vente se trouvent transfigurés par le digital, en particulier par les miroirs tactiles.

Ceux-ci permettent d’aider les clients à choisir les articles qui leur vont le mieux et ce, de manière ludique. Les miroirs superposent les vêtements sur l’image du client à l’écran. Ces cabines d’essayage virtuelles permettent de ne plus changer de vêtements et représentent ainsi un gain de temps considérable tout en donnant un accès immédiat à des centaines d’articles en un seul lieu. Cette nouvelle manière de vivre l’achat de vêtements est un véritable hybride entre vente en ligne et physique, prenant à la première son ergonomie et sa rapidité, et à la seconde son aspect tangible et plus humain.

Une technologie d’avenir encore onéreuse

Cette technologie reste encore couteuse: la cabine d’essayage virtuelle nécessite une digitalisation des différents articles qui doivent avoir la texture la plus réaliste possible avec un rendu 3D permettant une interaction fluide. Cette numérisation de qualité peut aller jusqu’à 3 000 euros par article et implique donc des investissements conséquents et renouvelés au fil des différentes saisons.

Il n’y a donc rien d’étonnant à voir que les concepts les plus aboutis de la cabine d’essayage digitale se trouvent dans les magasins de luxe. C’est le cas pour la marque américaine Rebecca Mintoff et son store of the future qui donne aux clients l’opportunité de démarrer leur expérience d’achat via un mur connecté mettant à disposition les produits de la boutique. Si un article les intéresse, ils peuvent ensuite l’ajouter à leur cabine d’essayage. Une fois décidés, ils reçoivent un message sur leur smartphone qui leur assigne une cabine d’essayage où les articles sélectionnés les attendent. La démocratisation de la garde-robe digitale n’est pas encore d’actualité mais les initiatives des différentes enseignes laissent entrevoir une place majeure des écrans tactiles dans le prêt-à-porter de demain.